En agriculture, ne pas mélanger torchons et serviettes

Vendredi dernier le Journal du Centre a fait un dossier sur l'énergie photovoltaïque. A ce propose la journaliste en charge du dossier est allée interviewer le Président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre sur l'intérêt du photovoltaïque au sol.
Ce dernier était contre, position que je ne conteste pas. Bien que l'on pourrait comparer l'intérêt et l'impact pour l'environnement d'un champ photovoltaïque et la destruction de la forêt Morvandelle avec un projet comme ERSCIA à Sardy les Epiry.
Là où les choses se sont corsées, c'est quand la journaliste, a posé la question "qu'est-ce qu'une terre agricole?". Ce monsieur a répondu: "un terrain agricole est une terre qui a touché et qui touche les aides de la PAC depuis 1992". Si je comprends bien, il faut travailler une terre qui bénéficie des aides de la PAC pour être agriculteur. Il est vrai aussi, comme le dit un peu plus loin le président de la Chambre que 2 ou 3 moutons n'est pas un élevage ovin dans la Nièvre. Quid des maraîchers, des héliciculteurs, des plantes médicinales, des paysans sans terres (hé oui ça existe aussi en France) et autres paysans avec un ou deux moutons ou autre animal, qui ne bénéficient pas des aides, parce qu'ils n'ont pas envie de les demander ou parce qu'ils n'y ont pas droit. Il est vrai que dans la Nièvre un agriculteur c'est celui qui exploite la terre, pas celui qui en prend soin.
En général pour ces mêmes agriculteurs, les autres n'ont "qu'une bricole", comme je l'ai a.ssez souvent entendu dire. Certains paysans de la Nièvre seraient d'ailleurs assez étonnés de savoir qu'en haut lieu on considère leur ferme (en général détenue par leur famille depuis plusieurs décennies) comme une bricole.
Les élus à la Chambre d'agriculture, devraient se rappeler que selon l'Insee, la moyenne des exploitations agricoles en France est de 55 hectares et que forcément pour faire cette moyenne, on prend en compte des exploitations beaucoup plus grandes, mais aussi des fermes beaucoup plus petites. Alors parfois, deux ou trois moutons... ça compte dans un revenu.