Au sujet de l'utilité de l'inutile

J'ai lu récemment un petit manifeste qui m'a beaucoup plu. Il s'agit de "L'utilité de l'inutile" de Nuccio Ordine aux éditions Les belles Lettres. Cela réconcilie avec toutes les fois où nous culpabilisons de perdre notre temps.
Sur la couverture de ce manifeste, il est une épitaphe d'Eugène Ionesco que beaucoup devraient méditer. En voici le passage:
"Regardez les gens courir affairés dans les rues. Ils ne regardent ni à droite ni à gauche, l'air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l'avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c'est pareil. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c'est l'utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l'utilité de l'inutile, l'inutilité de l'utile, on ne comprend pas l'art; et un pays où on ne comprend pas l'art est un pays d'esclaves ou de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit; où il n'y a pas d'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine."

Belles vacances à tous.

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